Après tant de mesures et d’efforts pour briser le plafond de verre, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous pour les femmes au leadership des organisations. Pour ces organisations qui ont réussi, qu’ont-elles fait de différent? Comment aider les femmes leaders à faire autrement pour réussir?
Ce sont les questions qui ont été posées à nos trois panélistes d’exception lors de notre plus récent midi-conférence sous le thème « Leadership au féminin ». Cette quatrième édition des midis-conférences de la saison 2020-2021 présentait un panel composé de :
Dominique Anglade, MBA, Cheffe, Parti Libéral du Québec
Magali Depras, MBA, Chef de la stratégie et de la RSE, TC Transcontinental
Annick Guérard, MBA, Chef de l'exploitation, Transat
Annie Vezeau, MBA, Directrice principale, Services-conseils en gestion, KPMG (modératrice)
Le plafond de verre
D’entrée de jeu, les trois panélistes étaient d’avis qu’il existe encore un plafond de verre pour les femmes dans les organisations. Selon Annick Guérard, les femmes progressent moins rapidement que les hommes dans les hautes sphères des entreprises pour plusieurs raisons, dont le fait que les cultures d’entreprises sont souvent, encore aujourd’hui, basées sur un leadership masculin.
Bien que l’on commence à voir du changement et que des femmes réussissent à fracasser ce plafond de verre, Dominique Anglade a ajouté qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir et qu’il ne faut pas considérer ces avancés comme des acquis. Magali Depras, qui a débuté sa carrière dans le domaine manufacturier, a mentionné que l’absence de modèle féminin à la haute direction des entreprises peut décourager les femmes à repousser le plafond de verre.
Finalement, toutes étaient d’accord qu’être bien entouré est important pour que les femmes puissent avancer et gravir les échelons professionnels.
Les organisations qui se distinguent
Heureusement, plusieurs entreprises sont inclusives et partagent les bonnes pratiques, mais cela reste un travail constant et il faut parfois forcer le jeu pour que de réels changements aient lieu. Selon Dominique Anglade, il faut aller au-delà des critères ESG pour que les organisations aient une réelle volonté à être diversifiées et permettent aux femmes d'accéder à des postes de direction.
Magali Depras a partagé certaines initiatives en place chez TC Transcontinental en expliquant que la diversité doit être un désir concret de la haute direction, et que celle-ci se doit de fixer des objectifs ambitieux, notamment en ce qui a trait à la parité. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs choses doivent être mises en place dont par exemple des programmes et politiques variés en matière de ressources humaines: mentorat, dotation, rémunération, etc.
Lorsque questionnées sur l’impact de la pandémie sur les femmes, Annick Guérard a avancé que les femmes ont été beaucoup plus touchées par la pandémie que les hommes au niveau professionnel. Il y a eu un gros bouleversement au niveau de l’équilibre de la vie personnelle et professionnelle et ce sont souvent elles qui en ont écopé. À ce propos, Dominique Anglade a ajouté que les efforts en ce sens à venir devront être encore plus grands pour récupérer le recul que nous avons connu à la suite de la crise socio-sanitaire.
Réussir autrement
Selon Magali Depras, pour réussir autrement, il est important de revoir le modèle d’opération qui a été développé il y a longtemps et qui avantage les hommes. Elle a ajouté qu’il faudrait se diriger davantage vers un leadership transformationnel qui mette de l’avant plus de caractéristiques dites féminines comme l’empathie, l’adaptabilité et la résilience.
Annick Guérard était aussi d’avis que les entreprises doivent mettre en place des formations plus adaptées afin que tous, les femmes et les hommes, aient les outils pour atteindre des postes de direction et créer des environnements plus inclusifs et accueillants.
Finalement, Dominique Anglade a fait un lien avec la vision du 21e siècle qui se définit comme étant plus moderne et soucieux des enjeux sociaux et environnementaux qui interpellent davantage les femmes. D’après elle, cette transformation amènera un meilleur équilibre et une valorisation du leadership féminin.
Le programme MBA : de quelle manière peut-il contribuer à accroître le leadership au féminin?
Annick Guérard a mentionné que l’éducation a un très grand rôle à jouer dans l’évolution du leadership et que cela devait se refléter dans les programmes MBA. Sur ce point, les trois panélistes étaient du même avis; il faut revoir les curriculums pour qu’ils soient plus orientés vers la diversité des genres.
Les programmes MBA ont beaucoup évolué dans la représentation des femmes. Magali Depras a appuyé ce fait en disant que la première femme diplômée de l’INSEAD date de 1968. Aujourd’hui les femmes sont représentées à près de 35 % dans leurs programmes de gestion. Toutes les universités font d’importants efforts et il faut continuer dans cette voie.
Pour en savoir plus, visionnez ce midi-conférence en cliquant ici.
Merci à notre partenaire présentateur, RBC, ainsi qu’à notre partenaire des midis-conférences : l’École de gestion John Molson de l’Université Concordia.